Les 10 ans de HAL-SHS : les interventions du CCSD

CCSD
HAL

Écrit par Agnès Magron

Le 18 décembre dernier, HAL-SHS était à l’honneur lors d’une journée organisée conjointement par l’INSHS et le CCSD. L’objectif de la journée était de dresser un bilan après 10 ans d’usage de HAL-SHS, mais aussi de prendre le temps d’interroger les pratiques contemporaines d’archivage des publications en SHS et de se tourner vers l’avenir alors que HAL est devenu une archive d’envergure nationale.

Vous pouvez consulter le programme et les vidéos des interventions.

Un peu d’histoire

Christine Berthaud, directrice du CCSD, était la mieux placée pour retracer les débuts de HAL-SHS puisqu’elle a fait partie du groupe de travail à l’origine de sa création.

C’est en effet suite à des contacts entre l’Institut des Sciences de l’Homme (ISH) où elle travaillait et le CCSD, alors dirigé par Franck Laloë et Daniel Charnay, qu’un groupe de travail a été mis en place en septembre 2004. Il réunissait, en plus des initiateurs, Lorette Mordin de l’université Rennes 2 et était soutenu par le Département SHS du CNRS (futur INSHS) représenté par Christian Henriot.

Au menu des réflexions et des travaux du groupe : l’élaboration d’une nomenclature des disciplines inspirée du projet européen MORESS (Mapping of Research in the European Social Sciences and Humanities), une typologie des types de publications, la réalisation d’un guide « étape par étape » ainsi que l’organisation de la modération, prise en charge par l’équipe du service d’ingénierie documentaire de l’ISH (3 personnes).

Le CCSD a réalisé le portail HAL-SHS dont l’ouverture officielle à la communauté date de janvier 2005. La page d’accueil ressemblait à ça :

10ansHALSHS_page_ecran

Pour son intervention, Christine Berthaud a réutilisé un diaporama présenté en juin 2006, dans lequel figuraient les statistiques de dépôts en 2005 :

10ansHALSHS_stats2005.De quoi réaliser le chemin parcouru : 1514 dépôts pour l’année 2005. 10 ans plus tard, ce chiffre est atteint dès le 16 février 2015 (total pour 2015 : 12913).

On parle aussi de la modération

Agnès Magron présente pour sa part le travail de modération qu’elle effectue pour HAL-SHS, lorsqu’elle a rejoint l’équipe du service d’ingénierie documentaire de l’ISH dans un premier temps, puis au CCSD.

Les principes qui régissent ce contrôle qualité (validation technique avant mise en ligne) sont les mêmes que pour tout HAL et ne concernent que les dépôts avec fichier, les références bibliographiques étant mises en ligne sans vérification.

  • Pour le fichier, on s’assure d’une part que c’est le bon fichier, qu’il a été téléchargé correctement et est lisible, et, d’autre part, qu’il contient bien le texte intégral du document décrit dans les métadonnées . Lorsque le fichier déposé est un fichier produit par l’éditeur, on vérifie que le dépôt se fait en accord avec sa politique, notamment grâce aux sites Sherpa/Romeo ou Héloïse. Sont signalés au déposant toute absence de mention du nom de l’auteur dans le fichier, voire parfois du titre du document. Il est difficile de vérifier en effet si les métadonnées sont correctes en l’absence de ces informations. La mention du nom de l’auteur est par ailleurs indispensable pour celui-ci pour protéger son travail.
  • Les métadonnées doivent décrire le document : on s’assure donc qu’il n’y a pas d’incohérences et qu’elles respectent au minimum les normes bibliographiques.
  • Enfin, pour ce qui concerne les contenus, notamment pour les documents qui n’ont pas passé le filtre du peer reviewing, le terme de vigilance est le terme qui convient le mieux pour décrire le travail de la modération. Depuis 2006, un groupe de chercheurs apportent leur expertise en soutien. Ils ont beaucoup été sollicités les premières années de HAL-SHS. Mais c’est grâce à leurs réponses que l’équipe de modération a pu appréhender la diversité des formats et canaux de diffusion propres à chaque discipline.

Les deux erreurs les plus courantes qui font l’objet d’une demande de modification portent sur :

  • l’information juridique du fichier non renseignée à l’étape du transfert de fichier : oubli, méconnaissance, difficulté d’interpréter les conditions pas forcément très claires des éditeurs. Les raisons sont multiples.

transfertfichier

  • l’oubli du ou des co-auteurs dans les métadonnées (où l’on est surpris parfois de se voir répondre que l’oubli est volontaire puisque l’auteur en question est – au choix – mort, à la retraite ou devenue femme au foyer).

Ce travail de modération est souvent critiqué, du principe même du contrôle à son organisation. Il constitue cependant un accompagnement au dépôt (apprentissage par l’erreur), un ‘filet de sécurité’ pour le déposant sur les questions juridiques. Il n’en reste pas moins que dans leur grande majorité les dépôts sont tout à fait corrects et ne nécessitent aucune modification.

Enfin, pour compléter le retour d’expérience, Agnès Magron relève que la modération constitue un excellent poste d’observation sur les pratiques des chercheurs. Que ce soit pour HAL comme pour HAL-SHS, pas de week end ou jour férié pour les déposants : les chercheurs utilisent aussi leur temps libre pour auto-archiver leurs publications.

Les stratégies du réseau académique Researchgate pour s’imposer dans le circuit de la publication académique est aussi à noter : on peut ainsi voir des dépôts de documents non publiés avec un DOI (attribué par Researchgate) ou des fichiers avec une page de garde avec le logo du réseau.

Plus spécifique à HAL-SHS, Agnès Magron relève la diversité des formats d’écriture comme des supports de diffusion, ainsi que des langues. Elle se demande enfin si des sujets d’actualité ne motivent pas parfois le dépôt de publications, pas forcément récentes, parce que le contenu peut alimenter le débat.

HAL-SHS au service de l’identité numérique du chercheur

Le programme de la journée a consacré une partie de l’après midi à l’identité numérique et Agnès Magron a rapidement présenté l’IdHAL et le CV, deux fonctionnalités que tout auteur d’au moins une publication dans HAL ou HAL-SHS peut utiliser, dès lors qu’il y a un compte.

10ansHALSHS_id

Le chercheur peut avec l’IdHAL gérer et unifier les différentes formes avec lesquelles son nom d’auteur est entré dans la base de données  et, avec la fonctionnalité CV, se créer une page chercheur pour afficher toutes les publications présentes dans HAL-SHS et les métadonnées qui y sont associées. Il peut y ajouter des élements biographiques (en français et/ou en anglais), afficher sa photo et des liens vers son blog, son identifiant ORCID, ses profils Twitter ou LinkedIn.

Le CV est doté d’une adresse url pérenne.

Il est intéressant de noter que l’IdHAL est utilisé par d’autres plateformes : c’est le cas par exemple de RIBAC, WordPress avec le plugin HAL, ou le site web de l’Université de Lille 3 pour ses propres pages chercheurs.

En guise de conclusion à la présentation, une illustration qui suggère de copier l’adresse url de votre CV afin de mieux le référencer et ainsi, consolider votre identité numérique.

10ansHALSHS_referencement

Lors de cette journée a été dévoilé le nouveau logo de HAL-SHS.

Très belle année à tous.